lundi 17 août 2015

Tatouage

Le tatouage fait partie intégrante de la culture du triangle polynésien depuis la nuit des temps et a longtemps été absent au moment de la Christianisation. Il avait totalement disparu en 1820 sous le code Pomaré( premier roi polynésien) et a fait son grand retour vers 1980.


Les termes tatouage ou tatoo, proviennent du tahitien Tatau et signifient frapper. Le tatouage marquisien est différent  du tahitien et se dit E Patu Tiki, mais signifie également frapper des images.

Sa fonction ancestrale est assimilable à un habillement, un langage, un symbole de pouvoir ou à un titre de gloire, somme toute à une carte d’identité. Du fait que le tatouage soit indélébile, bien au-delà de sa vie terrestre, il permettrait lors de la comparussion devant les ancêtres du pays Hawaiki, de témoigner de l’origine, du rang et de l‘héroïsme dont a fait preuve le défunt.


Selon Karl Von Den Steinen, médecin allemand, qui a minutieusement relevé diverses formes d’expressions artistiques lors de son séjour aux Marquises, certains motifs seraient censés protéger l’homme de la perte de son mana (force divine).


Les tatoueurs qu’ils soient tahua’a tatau aux îles de la Société, tuhuka ou tuhana patu tiki aux îles Marquises, tous étaient considérés comme des personnes importantes et vénérées 
Pour incruster l’encre sur le motif dessiné sur le corps à l’aide d’un bâton de charbon de bois, ils utilisaient des peignes d’os, de nacre, de dents, ainsi qu’un maillet. Cette encre était à base de la suie de la noix de bancol, mélangé à de l’eau et de l’huile de noix de coco.


Nous avons voulu voir comment cet art est pratiqué de nos jours. Nous nous sommes rendu chez un tatoueur de Nuku Hiva (Moana), qui nous a reçu et montré comment il procédait. 
Il y a trois étapes : la première consiste à s’entretenir avec le futur tatoué,connaître son parcours et ce qu’il désire se faire tatouer sur le corps. La seconde étape consiste à dessiner le modèle directement sur le corps. La troisième et dernière étape réside à tatouer le modèle et puis noircir les parties qui doivent l’être. Plus il y  a des zones noires, plus le tatoué montre son attachement à sa terre. La technique semble toujours être la même à l’exception de l'utilisation du peigne d'os remplacé par des aiguilles stériles et l'encre ancestrale par une encre contrôlée .




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